Rencontre coorganisée avec l’ICEM-Pédagogie Freinet, le collectif Questions de classe(s) et Sud éducation Paris.
Loin des mises au pas autoritaires assénées régulièrement par l’actuel ministre de l’Éducation, loin des recours aux neurosciences et à la numérisation/privatisation galopantes de l’éducation en lieu et place des enseignant-es, experts de terrain, artisans pédagogues, des alternatives concrètes existent et vivent dans les classes. Ces alternatives, fondées sur la coopération entre pairs, la libre expression des enfants, la construction de pensées et de savoirs critiques et originaux par et pour les élèves, l’apprentissage en acte du collectif dans la salle de classe, font partie intégrante de nos luttes pour un monde anticapitaliste et émancipateur. Les enfants, les jeunes ont besoin d’outils intellectuels et pratiques pour embrasser le monde et le penser, résister aux spirales autoritaires, discriminantes, marchandes et comptables. Nos mouvements ont besoin de mettre au jour ces alternatives pédagogiques, poches de résistance pour imaginer en acte l’école que nous voulons dans une société non capitaliste, juste, solidaire et éclairée, une école tournée vers une lutte réelle contre les inégalités, pour une vie bonne.
Nous connaissons les limites et contradictions de l’école actuelle. Elles existent depuis Jules Ferry lui-même, qui entérinait une école pour le peuple et une autre, payante, pour les « élites » fortunées, validant l’inégalité. L’école contribue parfois à la reconduction de la domination, à la ségrégation, à la mise en concurrence des élèves, des classes et des établissements. Les conditions matérielles de métiers que des attaques incessantes s’échinent à abîmer doivent être évoquées comme telles. Nous aborderons tout cela: si l’émancipation peut venir du travail dans les classes, elle n’est concevable en dernière instance qu’étendue à toute la société.
L’éducation émancipatrice ne saurait se réduire à l’école. Cette soirée n’est que la première sur le thème: nous en organiserons d’autres, et notamment sur la pédagogie sociale, l’ »éducation populaire » – ou tout autre nom qu’on voudra lui donner. Des fédéré-es nous ont aussi parlé de la « classe à la maison »: nous ne balayons pas cette idée d’un revers de main et nous l’aborderons pour nous interroger toutes et tous ensemble.
Retrouvez dans la vidéo ci-après les introductions suivantes :
– Magali Jacquemin, coordinatrice de la soirée pour Se fédérer, professeure des écoles en pédagogie Freinet, décrira les bases des pédagogies alternatives et émancipatrices;
– Christian Fauliau, économiste, évoquera les fondamentaux de l’économie néolibérale face aux fondamentaux de nos systèmes d’éducation;
– Hélène Careil, pour l’ICEM-Pédagogie Freinet, nous parlera de la pédagogie Freinet et des valeurs qu’elle porte pour une société émancipée et fondée sur la coopération;
– Arthur Serret, pour le collectif Questions de classe(s), abordera la posture du ou de la pédagogue critique dans les classes au quotidien, à travers plusieurs exemples concrets.
Les restitutions :