Nous sommes un collectif anticapitaliste se proposant de fédérer toutes celles et tous ceux qui œuvrent à l’alternative post-capitaliste, par des pratiques présentes et des élaborations théoriques : nous mettons nos forces au service de leur mise en partage, de leur diffusion et de leur généralisation.
Dernières Rencontres
Les comptes rendus et vidéos des Rencontres / Discussions
- Faire du communAppel de l’assemblée anticapitaliste, alternative et écologiste réunie le 11 novembre 2021 La situation est trop grave pour disperser nos forces : c’est ce que ce sont dit une quinzaine de collectifs, réseaux, associations et partis anticapitalistes, écologistes et alternatifs réunis en une première assemblée le 11 novembre dernier. L’heure est grave en effet face à…
- 11 novembre 2021 – Appel à une assemblée anticapitaliste, alternative et écologisteOn sait combien l’heure est grave : des attaques sociales au bulldozer, une extrême-droitisation mortifère, une banalisation du racisme entérinée et relayée par certains grands médias privés et publics, des inégalités qui ne cessent de se creuser pendant que les dividendes aux actionnaires continuent d’atteindre des sommets indécents et insensés… Le capitalisme est parvenu à…
- Relations Nord-Sud – Accaparement des terres, fonctionnement des institutions internationalesLes relations Nord-Sud sont l’un des moteurs du système capitaliste, certainement l’un des plus puissants et des plus prédateurs pour l’humanité. Il nous est apparu que nombre de réflexions pour promouvoir des sociétés non capitalistes minimisent, voire oublient l’impact que devrait avoir l’indispensable rééquilibrage Nord-Sud. L’équité ne saurait se limiter aux populations des pays déjà les mieux pourvus mais bien s’étendre à l’ensemble des êtres humains sur cette Terre. Il est donc indispensable que nous échangions sur une profonde remise en cause des stratégies économiques, politiques et sociales et sur une refondation des stratégies et outils qui en assurent les mises en œuvre.
Prochainement
Les évènements en préparation
- Leurs saccages, nos partagesLes enjeux écologiques à l’ère du capitalocèneRencontre en visio le dimanche 30 janvier de 10H à 13H Attaques antisociales, politiques liberticides, racisme banalisé, montée de mouvements factieux et violents, menace…
Prises de position
- 2022 autrement – Quels enjeux et quelles stratégies pour les anticapitalistes ?On connaît la chanson : « Que pèse notre bulletin de vote/ Face à la loi du marché »… Cette phrase, entonnée si souvent dans les manifestations parce qu’« on ne lâche rien », nous, réuni.es lors de la rencontre de Se Fédérer du 18 avril, avons décidé de l’interroger. Que faire avec 2022 ?
Contributions fédérées
- Notre peine est immense et les charognards sont làHorreur, sidération, effroi : c’est ce que nous ressentons face à l’assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie au collège du Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine, par un meurtrier fanatique. Cette mort est atroce. Elle l’est dans l’absolu d’un homme tué…
Images de fédéré·e·s
L’Appel
Lancé en mai 2020, relayé par les premiers signataires, il est traduit en dix langues.
« Nous sommes nombreuses, nous sommes nombreux : nous sommes tant et tant à penser et éprouver que ce système a fait son temps.
Mais nos voix sont dispersées, nos appels cloisonnés, nos pratiques émiettées. Au point que quelquefois nous doutons de nos forces, nous succombons à la détresse de l’impuissance. Certes, parfois cette diffraction a du bon, loin des centralisations et, évidemment, loin des alignements. Il n’empêche : nous avons besoin de nous fédérer. Sans doute plus que jamais au moment où une crise économique, sociale et politique commence de verser sa violence sans faux-semblant : gigantesque et brutale. Si « nous sommes en guerre », c’est bien en guerre sociale. D’ores et déjà les attaques s’abattent, implacables : le chantage à l’emploi, la mise en cause des libertés et des droits, les mensonges et la violence d’État, les intimidations, la répression policière, en particulier dans les quartiers populaires, la surveillance généralisée, la condescendance de classe, les discriminations racistes, les pires indignités faites aux pauvres, aux plus fragiles, aux exilé-es. Pour une partie croissante de la population, les conditions de logement, de santé, d’alimentation, parfois tout simplement de subsistance, sont catastrophiques. Il est plus que temps de retourner le stigmate contre tous les mauvais classements. Ce qui est « extrême », ce sont bien les inégalités vertigineuses, que la crise creuse encore davantage. Ce qui est « extrême », c’est cette violence. Dans ce système, nos vies vaudront toujours moins que leurs profits.
Nous n’avons plus peur des mots pour désigner la réalité de ce qui opprime nos sociétés. Pendant des décennies, « capitalisme » était devenu un mot tabou, renvoyé à une injonction sans alternative, aussi évident que l’air respiré – un air lui-même de plus en plus infecté. Nous mesurons désormais que le capitalocène est bien une ère, destructrice et mortifère, une ère d’atteintes mortelles faites à la Terre et au vivant. L’enjeu ne se loge pas seulement dans un néolibéralisme qu’il faudrait combattre tout en revenant à un capitalisme plus « acceptable », « vert », « social » ou « réformé ». Féroce, le capitalisme ne peut pas être maîtrisé, amendé ou bonifié. Tel un vampire ou un trou noir, il peut tout aspirer. Il n’a pas de morale ; il ne connaît que l’égoïsme et l’autorité ; il n’a pas d’autre principe que celui du profit. Cette logique dévoratrice est cynique et meurtrière, comme l’est tout productivisme effréné. Se fédérer, c’est répondre à cette logique par le collectif, en faire la démonstration par le nombre et assumer une opposition au capitalisme, sans imaginer un seul instant qu’on pourrait passer avec lui des compromis.
Mais nous ne sommes pas seulement, et pas d’abord, des « anti ». Si nous n’avons pas de projet clé en mains, nous sommes de plus en plus nombreuses et nombreux à théoriser, penser mais aussi pratiquer des alternatives crédibles et tangibles pour des vies humaines. Nous avons besoin de les mettre en commun. C’est là d’ailleurs ce qui unit ces expériences et ces espérances : les biens communs fondés non sur la possession mais sur l’usage, la justice sociale et l’égale dignité. Les communs sont des ressources et des biens, des actions collectives et des formes de vie. Ils permettent d’aspirer à une vie bonne, en changeant les critères de référence : non plus le marché mais le partage, non plus la concurrence mais la solidarité, non plus la compétition mais le commun. Ces propositions sont solides. Elles offrent de concevoir un monde différent, débarrassé de la course au profit, du temps rentable et des rapports marchands. Il est plus que jamais nécessaire et précieux de les partager, les discuter et les diffuser.
Nous savons encore que cela ne suffira pas : nous avons conscience que la puissance du capital ne laissera jamais s’organiser paisiblement une force collective qui lui est contraire. Nous connaissons la nécessité de l’affrontement. Il est d’autant plus impérieux de nous organiser, de tisser des liens et des solidarités tout aussi bien locales qu’internationales, et de faire de l’auto-organisation comme de l’autonomie de nos actions un principe actif, une patiente et tenace collecte de forces. Cela suppose de populariser toutes les formes de démocratie vraie : brigades de solidarité telles qu’elles se sont multipliées dans les quartiers populaires, assemblées, coopératives intégrales, comités d’action et de décision sur nos lieux de travail et de vie, zones à défendre, communes libres et communaux, communautés critiques, socialisation des moyens de production, des services et des biens… Aujourd’hui les personnels soignants appellent à un mouvement populaire. La perspective est aussi puissante qu’élémentaire : celles et ceux qui travaillent quotidiennement à soigner sont les mieux à même d’établir, avec les collectifs d’usagers et les malades, les besoins quant à la santé publique, sans les managers et experts autoproclamés. L’idée est généralisable. Nous avons légitimité et capacité à décider de nos vies – à décider de ce dont nous avons besoin : l’auto-organisation comme manière de prendre nos affaires en mains. Et la fédération comme contre-pouvoir.
Nous n’avons pas le fétichisme du passé. Mais nous nous souvenons de ce qu’étaient les Fédérés, celles et ceux qui ont voulu, vraiment, changer la vie, lui donner sens et force sous la Commune de Paris. Leurs mouvements, leurs cultures, leurs convictions étaient divers, républicains, marxistes, libertaires et parfois tout cela à la fois. Mais leur courage était le même – et leur « salut commun ». Comme elles et comme eux, nous avons des divergences. Mais comme elles et comme eux, face à l’urgence et à sa gravité, nous pouvons les dépasser, ne pas reconduire d’éternels clivages et faire commune. Une coopérative d’élaborations, d’initiatives et d’actions donnerait plus de puissance à nos pratiques mises en partage. Coordination informelle ou force structurée ? Ce sera à nous d’en décider. Face au discours dominant, aussi insidieux que tentaculaire, nous avons besoin de nous allier, sinon pour le faire taire, du moins pour le contrer. Besoin de nous fédérer pour mettre en pratique une alternative concrète et qui donne à espérer. »